[FANFIC] Ezia Cardin
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[FANFIC] Ezia Cardin
Salut à tous les enfants ! C'est Hyksos venu des fonds du temps !
Bon là je sais ce que vous vous dîtes, déjà que m'a rime était pourrie, ensuite pourquoi je post une fan-fic hors de la partie fan-fic. J'ai rien à redire à la première affirmation, en revanche, je crois avoir une réponse à votre question. C'est connu universellement puisque même des indiens perdus dans l'Amazonie quand ils m'ont vu ont hurlé " Il écrit, je le sais ! Il aime écrire " et mon plus gros problème sur ce forum, c'était de ne pas pouvoir partager cette passion étant donné que je n'écris pas dans l'univers de Halo ... J'ai bien tenté de faire passer l'idée que des fics n'ayant aucun rapport avec Halo ne feraient pas tachent dans la partie FF, mais on m'a envoyé chi... Fait comprendre poliment que non ... Et que je pouvais aller me faire ... Mais que mes intentions étaient louables. Mais comme je n'ai pas renoncé voilà une fic, qui n'a rien d'une fic mais qui est plutôt un roman puisqu'elle n'appartient à un univers que j'ai créé. Elle n'est pas achevée, il n'y a actuellement que 9 chapitres ( d'ailleurs le 9ème sera certainement re-écrit ), pour un total de 20 pages. J'espère qu'elle vous plaira et que vous n'hésiterez pas à la commenter. Enjoy !!!!!
Ah j'oubliais, la fic s'appelle : Ezia Cardin
Même si le nom est le même le personnage d'Ezia dans cette fic n'est pas le même que celui dans la fic que je posterai plus tard.
Bon là je sais ce que vous vous dîtes, déjà que m'a rime était pourrie, ensuite pourquoi je post une fan-fic hors de la partie fan-fic. J'ai rien à redire à la première affirmation, en revanche, je crois avoir une réponse à votre question. C'est connu universellement puisque même des indiens perdus dans l'Amazonie quand ils m'ont vu ont hurlé " Il écrit, je le sais ! Il aime écrire " et mon plus gros problème sur ce forum, c'était de ne pas pouvoir partager cette passion étant donné que je n'écris pas dans l'univers de Halo ... J'ai bien tenté de faire passer l'idée que des fics n'ayant aucun rapport avec Halo ne feraient pas tachent dans la partie FF, mais on m'a envoyé chi... Fait comprendre poliment que non ... Et que je pouvais aller me faire ... Mais que mes intentions étaient louables. Mais comme je n'ai pas renoncé voilà une fic, qui n'a rien d'une fic mais qui est plutôt un roman puisqu'elle n'appartient à un univers que j'ai créé. Elle n'est pas achevée, il n'y a actuellement que 9 chapitres ( d'ailleurs le 9ème sera certainement re-écrit ), pour un total de 20 pages. J'espère qu'elle vous plaira et que vous n'hésiterez pas à la commenter. Enjoy !!!!!
Ah j'oubliais, la fic s'appelle : Ezia Cardin
Même si le nom est le même le personnage d'Ezia dans cette fic n'est pas le même que celui dans la fic que je posterai plus tard.
"De toute son histoire la guilde n'a tremblée qu'une fois. On aurait pu croire que ce soit une organisation semblable à la notre qui l'ai secouée de la sorte. Mais c'est la force d'un seul homme qui l'ébranla."
Livre de la guilde
Prologue
- Spoiler:
Son souffle était cours. Elle n'en avait plus pour très longtemps. Ils étaient cinq. Et quatre l'accompagneront. Mais le dernier était doué. Et il a réussi, réussi à passer sa lame sous sa garde, réussi à faire couler son poison dans ses veines. Peu importe. Car ses mots eux ne l'ont pas atteint. elle sais qu'il lui faudra des heures pour mourir. Mais elle ne lui donnerai pas la satisfaction de s’apitoyer sur son sort. Car il n'a pas réussi à introduire le doute en elle. La Guilde … Peu lui importait de mourir aujourd'hui, elle avait atteint son but, elle l'avait dépassée, elle les avait brisé. Tous, ils se croyaient intouchable. Elle leur avait prouvé le contraire. Et que cinq de leurs plus brillant tueurs se soient déplacés pour s'occuper d'elle était la preuve de sa réussite. Et les cadavres de quatre de leurs plus brillant tueurs en étaient la preuve. elle posa la main sur son flanc gauche. Elle ne put retenir un hoquet de douleur. Le rictus sur son visage fut remplacer par un léger sourire. Celui qui avait fait ça était doué. Le poignard s'était planté dans sa chair. Il avait glissé le long d'une artère, sans la trancher, était remonté jusqu'à un os. Elle allait en bavé. Mais elle n'aurait pas du mourir. Ce ne sera pas un couteau qui la tuera. Ce sera le poison. Elle ramena sa main au niveau de son visage. De ses doigts tombaient des grosses gouttes d'un liquide vermeil. Poisseux et chaud. Son sang. Sang qui coulait le long de sa tunique et qui rendait le tissu écarlate. Le tissu et le sol sous elle. Demain, on retrouverai certainement son corps. Puis, le seigneur de la ville, le seigneur de cette ville ou tout a commencé pensera qu'elle est morte dans un règlement de compte, et on la brûlera. Ses cendres seront éparpillés dans la mer, et son nom sera oublié. Personne ne se souviendra d'Ezia Cardin. Elle sombrait peu à peu, et au fur et à mesure que son âme s’éteignait, les souvenirs remontaient. Sa main tomba sur le pavé froid de la ville tandis que elle entendait le son de ses pas sur le pavé. Le son de cette course qui fut le début de sa vie. De sa nouvelle vie. Et de sa mort aussi.
Chapitre 1
- Spoiler:
Il était juste derrière moi. Je pouvais sentir son haleine chaude sur ma nuque. Cette haleine typique des ordures qui écumaient la ville le soir, chargée de l'odeur d'un mauvais vin, de la bière chaude et de la pourriture qui rongeait chaque jour un peu plus leur chicots. Que je détestais ce genre d'homme, trop ivre pour se souvenir de leur passé, trop idiots pour penser à leur futur et bien sur, assez orgueilleux pour croire à un présent où tout leur est dû. Oui, je détestais ces individus qui me pourchassaient la nuit, qui me forçaient à me brûler les pied sur les pavés sales de Dreva. D'habitude, je n'avais aucun mal à les semer, mais celui qui me pourchassait aujourd'hui était plus insistant, malgré l'agilité de se ma course, et les nombreux passage étroits que j'empruntais, je n'arrivais pas à distancer l'homme. Le souffle commençait à me manquer, mais je ne pouvais pas m'arrêter. S'arrêter signifiait mourir. Et je ne voulais pas mourir. Alors que je m’apprêtait à faire volt-face pour surprendre mon poursuivant et m’enfuir dans son dos, j'entendis un bruit sourd. Une main se posa sur ma bouche, j'essayai de hurler, je ne pus pas. Celui qui me tenait me fit me retourner. L'ivrogne était étendu à mes pieds. Doucement, l'homme dégagea sa main de mon visage tout en me soufflant à l'oreille :
- Il fait un petit tour au pays des rêves, il se réveillera demain avec un bon mal de crâne, rien de plus.
- Qui … qui êtes vous ? Réussis-je malgré ma peur.
- Mon nom est Sewin. Mais peut importe, vas t-en !
L'homme fit un grand mouvement du bras pour m'inciter à partir. Ce faisant, il dégagea légèrement sa poitrine, cachée par une cape de voyage brune dont la capuche était repliée sur le visage de l'homme, laissant voir un chaîne à la quelle pendait un médaillon que je reconnu immédiatement. Un faucon replié au milieux d'un cercle. Je reculai et balbutia :
- Vous … Vous êtes un membre de la Guilde ?!
Ce fut au tour de l'assassin de paraître surpris ? Pourtant, sa voix resta froide.
- Comment le sais-tu ?
- Votre médaillon, je montrais du doigt sa poitrine.
- Tu parles de ça ? Il dégagea la chaîne de son cou. Et après ?
- Tous les enfants de la rue connaissent ce symbole. Je fermai les yeux quelques secondes, pour me rappeler un proverbe que j'avais entendue. « Lorsque tu aperçois le sombre plumage du faucon, fuis, fuis hors de porté de leur ailes »
L'homme éclata de rire.
- Quel poème ridicule ! Comme si un de nos membres avait assez de temps à perdre pour s'en prendre à des morveux comme toi ! Allez ! Files !
- La lune vint se refléter dans mes yeux dorés.
- Non.
- Comment ça non ?
- Non, je ne vous laisserai pas.
- Et pourquoi ça ? Je cru distinguer une pointe de moquerie dans les mots de l'homme.
- Je veux entrer dans la guilde.
L'homme me regarda. Ne souris pas. Me fixa, puis il tourna le dos et lança.
- Non.
Il s'enfonça dans la pénombre d'une rue. Je le suivis. Il se rendit compte que je ne le lâcherai pas, il tourna dans une autre ruelle. J'entendis son pas s’accélérer. Je me mis courir. Je lui suivis à travers tous les quartiers pauvres de la ville. Je courrai malgré mon souffle coupé, malgré mes jambes tremblantes. Je n'abandonnerai pas cet homme. Coûte que coûte. Au bout de plusieurs heures qui me semblèrent être des jours, il tourna dans un cul-de-sac. Il se retourna et me fit face. Nous restâmes l'un en face de l'autre. Il rompit le silence.
- Saches que si j'avais voulu, j'aurai pu t'échapper en quelques secondes. J'aurais pu grimper à un toit. Mais je voulais voir de quoi tu étais capable. Et visiblement je ne me suis pas trompé. Écoutes moi bien, tu n'as pas et n'aura jamais les capacités pour entrer dans la Guilde, alors oublies là et oublies moi. Je suis un des meilleurs maîtres de notre ordre, si je ne vois pas de potentiel en toi, c'est qu'il n'y en a pas. Il avait mis toute l'intensité dont il était capable dans cette phrase, mais ça ne suffit pas.
N'importe qui aurait tourné le dos . Mais je ne voulais pas. La Guilde était sûrement ma seule chance de sortir de l’existence minable que je menais. Mais seul chance de ne plus être traquée, de ne plus manquer de sommeil à cause des nuits blanches à craindre le pire. Et cet homme croyait pouvoir m'en fermer les portes ? Je ne pouvais pas voir ses yeux, cachés par sa capuche, mais son sourire narquois me rendait folle.
- Eh bien, soit. Mais Guilde ou pas, saches qu'un jour je serai meilleure que toi. Je consacrerai ma vie à m’entraîner, et un jour, je me vengerai de tes paroles, un jour je te tuerai. Et tu comprendrais ton erreur. Je surpasserai ta guilde, je briserai vos maîtres, je détruirai vos rêves. Et la ruine de cette Guilde que tu chéris tant sera entièrement de ta faute.
L'assassin parti d'un rire franc, me donnant envie de lui sauter dessus, mais je n'en fis rien, consciente que sans arme ce serait du suicide.
- Ainsi, tu crois vraiment pouvoir me tuer ? Mon nom est Sewin, et la prochaine fois que nos routes se croiseront, je te montrerai ce qu'est un véritable assassin.
- Mon nom est Ezia Cardin, souviens toi en car c'est le nom de la fin pour toi.
Je ne lui laissai pas le temps de répondre, je tournai le dos et disparu dans l'obscurité de la ville, je cru entendre l'homme murmurer derrière moi.
- Ezia Cardin ? Je n'oublierai pas.
Chapitre 2
- Spoiler:
Elle sourit, toussa. Cracha du sang. Elle prit le temps de se calmer avant de murmurer :
- A dire que j'avais 12 ans … J'étais bien impulsive …
Elle sombra de nouveau dans ses souvenirs.
Chapitre 3
- Spoiler:
La foule avait envahie le marché. Les hommes et les femmes se pressaient les uns contre les autres. Hurlant des offres, jurant, se plaignant, et cela sans réussir à attirer l'attention de quiconque. Je me glissait à travers cette marée humaine. L'ambiance de cette réunion du peuple me grisait. Les effluves d'épice, de viande cuite à point, de cuir me laissaient rêveuse. Je m'amusai à me demander qui étaient les passant qui me barraient le passage et que j'effaçai d'un pas fluide. Sûrement des esclaves venus faire les courses de leur maître, peut-être de pauvres ouvriers. Mais tous avaient un point commun. Leurs impuissance. Ici, j'étais sur mes terres, dans ce marché, dans cette ville, au milieu de la foule le monde m'appartenait. A à peine treize ans, j'étais devenue une brillante voleuse. Me glisser dans le foule, me cacher dans les ombres, voler les bourses où de la nourriture, tout cela me semblait facile. Comme de grimper sur les toits et d'y poursuivre la lune. Grâce à cela, j'avais pu me créer un petit cocon, à l'arrière de l'écurie d'une auberge, avec l'accord d'un palefrenier dont quelques pièces assuraient le silence, j'avais pu me cacher des ivrognes de la nuit dans un box inutilisé. Mes maigres possessions cachées dans un tas de paille.
Aujourd'hui, je ne cherchai pas de repas, et encore moins quelques petites pièces. Non, aujourd'hui, pour la première fois je visais gros. Depuis maintenant plus d'une heure, je fendais la foule derrière un riche marchand en voyage dans la ville. Il venait du nord, de Veninia. Et il portait une bourse digne d'un prince. Une bourse qui serait bientôt mienne, et avec là-quelle je m'offrirai enfin un couteau. La fin du marché se rapprochait, j'allai devoir agir. L'homme se baladait seul, et un simple lacet de cuir retenait son or. Quel idiot. Il sentirait sûrement une légère pression sur son flanc. Mais il ne soupçonnerait pas qu'il venait de perdre toute sa richesse. Je me mis en action. D'un pas léger, je franchis les quelques mètres qui nous séparaient. Je pouvais sentir l'odeur de musc de l'homme, entendre le bruit de ses vêtements de soie. Mais lui n'entendais ni ma tunique de lin ni mon pantalon brun trop cours pour moi, ni mes pieds nus. Je saisi la bourse. Les pièces ne firent pas de bruit. Mes doigts non plus. Et encore moi la petite corde de cuir qui vient tomber au sol avant de se faire entraîner par le pas rapide des citadins.
Je l'avais ! Enfin. Ces pièces dorées, c'était mon couteau. Ce cuir tanné, c'était son manche. Et ce cordon perdu dans la foule. C'était la faiblesse, ma vulnérabilité. Ballotté par le monde, mais loin de moi. Désormais, je n'avais plus rien à craindre. Je quittai la place du marché et me retrouvait dans le quartier commerçant de la ville. J'errai à travers les rue, lorgnant les armureries, les enseignes. Je ne cherchai pas une échoppe en particulier. Je me laissai guider par le hasard, et lorsqu'une boutique m'intéressai, j'y entrai afin de contempler les armes sous les yeux amusés des commerçants. Au détour d'une rue, je tombai sur une enseigne de bois sombre sur là quelle était gravé : « La langue de serpent ». Le nom sonna étrangement dans mon esprit. Rien n'était exposé sur la devanture, mais je choisi d'entrer, guidée par un quelconque pressentiment. Une fois le seuil franchit, je ne pus retenir un éclat de rire. J'avais eu raison, j'avais trouvé ce qui me fallait. Tout au tour de moi, accrochés à des murs, à des supports, posées sur des tables et le comptoir, des couteaux, de toutes tailles de toutes formes, à lames simples ou travaillés, des gardes en or, en argent, en cuir, en bois. Toutes les variétés de poignards étaient réunis dans cette petite pièce obscure. Le propriétaire ne sourit pas quand il me vit entré. Mon émerveillement devant ses marchandises ne lui tira ni soupir ni sarcasme. Il se contenta de me suivre de regard, le coude posé sur le comptoir, ses cheveux dorés devant les yeux.
J'effleurai les armes de doigts, ne savant la quelle choisir, la quelle essayer. Enfin, je tombai sur une arme magnifique. Sa lame courte était forgée dans une pierre écarlate, tandis que sa garde était dorée.
- Non. Le marchand m'interpella. Je ne te conseil pas cette arme. La pierre qui sert de lame s'émousse, tu devras l'aiguiser très souvent. De plus, elle a un défaut, au niveaux de la garde. Au premier coups, elle se cassera. Je la garde pour un bourgeois assez idiot pour croire sans servir.
- Ah … Je ne savais que répondre. Merci du conseil …
L'homme ne prit pas la peine de me répondre et continua de me fixer. Cette fois, ce furent de longue lames d'une quarantaines de centimètres qui attirèrent mon attention. Leur tranchant était d'un bleu extrêmement clair, presque blanc. La lumière venait s'y refléter et mon image y était déformée. Leur garde était sertie d'un rubis écarlate qui tranchait avec la pâleur des lames. Ces yeux écarlates étaient prolongées par des ailes sculptée dans la même matière que le tranchant de l'arme. Les manches, eux aussi bleu pales, sur les quels une spiral dorée s'enroulait s'adaptèrent parfaitement à mes mains. Je me sentis tout de suite à l'aise avec ces deux poignards, même si c'était la première fois que je touchai à une arme. Malgré leur beautés, les deux armes restaient légère, et tout le monde semblait pouvoir les maniés.
- C'est un très bon choix, le marchand m'adressa la parole une nouvelle fois, ça voix, presque enfantine, rebondissant sur les murs. J'ai moi même forgé ces lames, dans un matériaux qui m'avait apporté un marchand venant de l'autre côté de la mer. Ne me demande pas le nom de son pays, ni son moyen de transport, je ne le sais pas moi même. Néanmoins, ce que je sais c'est que la matière qui m'a servit à la confection de ces armes est incassable, et ne s'émousse pas. Ce sont sûrement les meilleurs pièces de cette boutique. Voilà leur étuis.
L'homme me jeta une ceinture à laquelle pendaient deux fourreaux de cuir sombre avant de reprendre.
- Ils sont simple pour cachés la richesse des armes qu'ils continent. Par ailleurs, l'intérieur est en feutre, afin que les lames coulissent en silence.
- Je les prends. Tout en parlant je jetai ma bourse sur le comptoir. L'homme sourit pour la première fois.
- Même les seigneurs ne peuvent pas se payer ce genre de bijoux. Ta bourse ne représente même pas un dixième de leur prix.
- Mais alors …
- Je te les laisse.
- Comment ?
- Je te les laisse. Ce sont tes premières lames ? Ne réponds pas. Cela m'amuse de voir ce qu'est capable de faire un débutant avec ce genre d'objet. Ne t'inquiètes pas, si un jours tu brilles dans le monde de l'ombre, si tes pas éclairent notre univers, je le saurai. Et ta réussite remboursera tes dettes.
Sans me laisser le temps de lui répondre ou de le remercier, l'homme disparut dans l'arrière boutique, et sa tresse blonde fut avaler par l'ombre avant que je n'ai pu esquisser un sourire.
Avant de sortir de la boutique, j'attachais la ceinture à ma taille, elle n'était pas droite et j'aimai cet impression, comme si avec ces armes, j'avais le pouvoir de faire plier le monde.
Le soleil était tombé sur le monde était j'étais seul dans la rue. L'animation de la journée avait laissée la place à l'ambiance angoissante de la nuit. Je crus entendre un rat courir sur les pavés. J'étais devant l'immense porte d'une grande villa. En quittant « La langue de serpent », j'avais entendu les bribes d'une conversation, un marchand cherchant un contrat avec un assassin, pour tuer un rival. Curieusement, j'avais été intéressée. Je voulais me tester, moi et mes nouvelles armes. Je n'avais pas conscience de ce qu'impliquait un meurtre, et tout cela ne me semblait pas si horrible. J'avais suivi l'homme jusqu'à chez lui afin de lui proposer mes services. Et j'avais attendue la nuit, comme si je ressentais une certaine honte à offrir ainsi mes lames, et que l'ombre du monde camouflerait celle qui pesait sur ma conscience. Je cognai à la porte. Ce fut d'abord le silence qui me répondit, suivit de pas derrière l'imposante porte de bois. Le battant s'ouvrit sur un homme rond vêtu de pourpre. Avant qu'il ne me demande qui j'étais, je lui lançait précipitamment :
- Je suis une tueuse. Je peux m'occuper de l'homme dont vous avez parler cet après-midi. Pour très peu.
L'homme me dévisagea. L'étonnement qui s'était peint sur son visage fut gommer par un éclat de rire.
- Toi une tueuse ? Alors je suis un roi ! En revanche … L'homme s’attarda sur les formes naissantes de ma poitrine, tu pourrais … Me rendre un autre service ?
Sans attendre ma réponse, l'homme m'attrapa le poignet et me tira à l'intérieur. Sans savoir ce que je faisais, je me vis sortir un poignard de ma main libre, et le planter dans le ventre de l'homme. Incrédule, le marchand me regarda une dernière fois, avant de me lâcher, et de poser les mains sur sa blessure, comme pour arrêter le flot de sang qui venait souiller le sol marbré. Il s'effondra. Dans un bruit sourd, comme un sac tomber au sol. Déjà mort. Les yeux aux ciels comme pour interroger quelqu'un capable de lui expliquer pourquoi il n'était plus. Je m’effondrai à ses côtés. La lune plongeait dans la cours intérieure et venait éclairer le corps inanimés. Déjà, une flaque de sang se formait, et le sol prenait la couleur de la tunique du mort.
J'avais tué.
Et contrairement à ce que j'avais pensé, c'était tout sauf anodin. Je ne pouvais pas détacher mon regard du trou béant à la place du nombril de l'homme, l'odeur de sang m’écœurait, mais j'étais incapable de bouger.
Douleur.
J'avais tué.
Et la lune éclairait encore le corps. Comme un témoins de mon crime. Puis brusquement je pris conscience. Si je restais, on me retrouverait, si du sang taché ma tunique, on me retrouverait. J'essuyai mon poignard sur une manche de l'homme et j'ouvris la porte. Je me mis à courir, courir pour fuir, courir pour oublier. Alors que mes pas résonnaient sur le pavés, je me jurai de ne plus jamais tué. Une image. Celle de Sewin. Je rectifiai ma pensée. Une vengeance valait peut-être la peine de tuer de nouveau. Mais une chose était sure, ce jour là, j'avais changé. Mes illusions avaient été souillés par le sang. Après avoir tué, je ne me sentais plus la même, comme si cette violence m'avait secouée, m'avait fait ouvrir les yeux sur le monde et ma réalité. Comme si j'avais compris à quel point ma vie était liée à quelque chose de sale, comme si un fil infime me retenait, et s'il se rompait. Je tombais, je rejoignais ces ténèbres répugnant et ils m'avalaient. Me brisaient.
Chapitre 4
- Spoiler:
Un sensation. Fugace. Puis insistante. De plus en plus. La sensation d'une secousse. J'ouvris les yeux. La lumière me fit regretter mon geste. La secousse cessa, replacée par une voix.
- Qui es-tu ? Tu as une famille ?
J'ouvris les yeux une nouvelle fois. Cette fois, même si le visage au dessus de moi était flou, je réussi à les garder ouvert. J'étais couché. Je sentais dans dos quelque chose de froid. Je fis glisser mes doigts sol. La sensation d'eau poisseuse confirma mes attentes. J'étais couchée dans la rue mouillée par l'eau croupie que les commerçant utilisaient pour laver leur échoppes.
- Qui es-tu ? Tu es blessée ? De nouveau la voix de l'homme. Plus instante.
Je remuais la tête. Autant pour dire non que pour me remettre les idées en place. Puis, tout me revint. Le sang. L'horreur. La course. La peur. La nuit et les larmes. Le visage du cadavre se superposa à celui de l'homme qui se tenait au dessus de moi. Je me relevai d'un bout et fuyais de nouveau. Peu importe où je posais les yeux, c'était toujours les mêmes images, les mêmes couleurs. Les fruit et les morceaux de viande avaient la couleur du sang. Son odeur aussi. Et tout les visages qui se tournaient sur mon passage étaient blanc et cireux. Je courrai à travers le quartier commerçant. Plus que la mort, je fuyais les souvenirs qui m’asseyaient. Me blessaient aussi sûrement que des lames. Le jour était déjà levé et seuls les passants que je bousculais se retournaient sur mon passages. Les autres continuaient à hurler, à négocier et rire. Parfois, la porte d'une taverne s'ouvrait pour lasser passer des miliciens qui faisaient leur tournée. Mais je ne faisais pas attention à la foule. Malgré le bruit et la chaleur, j'étais seul et gelée.
Une main sur mon épaule arrêta ma course. Emportée par mon élan, je failli tomber à la renverse. Mais je fus retenue par la poigne ferme de l'homme. J'aurais du m'enfuir. Mais je n'en avais pas envie. J'aurai sûrement griffé et mordu n'importe qui à ce moment. Mais à ce moment, en cet instant, cette main sur mon épaule ne m'effrayait pas. Comme si son propriétaire était différent. Comme s'il portait lui aussi une blessure que nous rendait semblables.
- C'est dangereux pour une petite fille de se promener seule en pleine ville … contrairement à la voix des ivrognes qui me poursuivaient parfois, dure et souillé, ou celle nasillarde des commerçants, la voix de l'homme était calme, posée, à la fois douce et réconfortante. Je sentis son regard se poser sur ma taille. Ma ceinture, il ajouta. Même avec des jouets comme les tiens.
Je sentis la pression sur mon épaule diminuer. Bientôt, je pus me retourner et fixer mon interlocuteur. L'homme était grand, trop même. Ses bras musclé et sa peau tannée témoignaient de l'habitude d'un travail éreintant à l'extérieur, certainement dangereux, aux vu des multiple cicatrices qui marquaient les avant bras de l'homme. Son visage lui était celui d'un homme de confiance. Un sourire chaleureux, des cheveux blonds ébouriffés qui cachaient légèrement ses yeux d'émeraudes voilés. Oui cet homme partageait une douleur semblable à la mienne..
- Je suis Folwen. Enchantée jeune fille.
- En...enchantée … Je ne savais que répondre à l'homme et je fixai la main qu'il me tendait sans savoir quoi faire.
- Tu as des parents ?
- Non …
L'homme me sourit de nouveau.
- Je m'en doutais. Tu vis donc dans la rue ? Et je suppose que les piques à glaces cachés dans ta ceinture sont les dernières choses qu'ils te restent de tes parents ?
Je mentis et acquiesçait.
- Et bien … Voudrais-tu me suivre ? Je cherche quelqu'un de ton âge pour m'aider à tenir ma demeure. Quel es ton nom ?
- Ezia …
- C'est un jolie nom. Si j'avais eu une fille, elle aurait put s'appeler ainsi … Alors, Ezia ? Veux-tu me suivre ?
J'aurais du refuser. Quelqu'un de censé aurait refusé. Cet homme. Je ne le connaissais pas. J'aurai du fuir. De nouveau, retourner dans mon tas de paille. M'y effondrer et reprendre ma vie, comme si rien ne s'était passé. Pourtant, je sentais que cet homme allait m'être utile, et presque à contre cœur je soufflais :
- Oui …
- Bienvenue chez moi !
L'homme habitait dans une maison de taille moyenne, dans le quartier des commerçant, mais à proximité du quartiers des artisans. Assez près des murailles pour être remarquée par les voyageurs, mais trop loin pour risquer quelque chose en cas d'attaques. Et à un quart d'heure de marche du palais royal. La porte était sobre, et juste une enseigne indiquait qui était le propriétaire de la bâtisse. « Folwen, marchand ».
Je pénétrai dans la maison. Simple, elle était composée d'une pièce assez sombre, qui donnait sur le jardin. Un escalier montait à l'étage tandis que devant moi, une paillasse roulée en boule, une commode et un poêle faisant aussi office de four formaient le seul mobilier de la pièce. Dans l'air flottait une odeur de métal, mais je n'arrivais pas à en identifier la source.
- Viens, suis mois, nous allons nous installer dans la cours. Nous serons mieux pour discuter.
Folwen m’entraîna à travers ce qu'il appelait le salon, et me fit passer une porte. La lumière me fit détourner les yeux. Je mettais habituée à la fraîcheur de l'obscurité de la maison, et il me fallut quelques secondes pour réussir à voir quoi que ce soit. Dans le jardin, qui était plutôt une cours pavée pourvue de quelques plantes desséchées, traînaient des planches, des clous, des ballots de foins et des caisses en bois. Folwen s’assit sur l'une d'elle et me désigna un ballot de paille, en face de lui.
- Assieds toi donc. Je suis désolé. Je n'ai pas de chaises à te proposer.
J’obtempérai sans un mot.
- Sais tu pourquoi je t'ai fait venir ? Il attendit que je secoue la tête avant de continuer. Je n'ai pas de femmes. Pas d'enfants. Et avec mon métier, il fit un grand geste du bras, englobant tous ce qui traînait au sol, comme tu as sûrement pu le deviner, je prépare des caisses, tantôt pour des voyages en mer, tantôt pour des caravanes, je n'ai pas vraiment le temps de m'occuper de cette maison. Mon ancienne bonne m'a laissée il y a peux … Une maladie qui lui brûlait les poumons a eu raison d'elle. C'était une brave femme. Honnête et travailleuse. Mais elle avait une famille et rentrait chez elle chaque soir. Me laissant seul ici. Et j'avoue ne pas apprécier la solitude. C'est pour cela que je cherchais quelqu'un … Il hésita. Comme toi. Sans famille. Sans proche. Et surtout jeune. As-tu déjà vu des gens mourir ?
Je choisi de mentir de nouveau et je fis non de la tête.
- Moi oui. J'en ai vu. Trop même. Et je n'ai pas envie d'en voir de nouveau. C'est pour ça que je voulais quelqu'un de jeune, afin qu'il me survive, hérite de cette maison. Du peux d'argent que j'ai de côté, et fonde une famille.
Le silence s'installa, et Folwen me laissa peser le pour et le contre. Enfin il reprit.
Je ne suis pas exigeant. Je reçois mes clients dans un local, près du port, je n'ai donc pas besoin d'avoir une maison impeccable pour les recevoir. Ce que j'attendrais donc de toi, c'est un ménage sommaire, même pas un rangement, je n'ai que peux de possessions,e t la plus part sont des vestiges d'un passé que je ne veux pas me remémorer. Il sera donc inutile de t'acharner à ranger la maison. Au final, tu seras assez libre, je ramènerai chaque jours de quoi manger à midi et le soir. Tu n'auras donc pas à cuisiner. Ta tache consistera principalement à faire un ménage très léger, et à être là le soir, à partager tes soirées. Je recherche plus la compagnie que l'aide. Tu pourras faire quasiment ce que tu veux de tes journées. Et tu pourras dormir le matin. Cela te tente tu ? Tu ne seras pas payées. Ou du moins, peu payées. Acceptes-tu ?
J'hésitai un instant avant de répondre :
- Plus ou moins. Votre offre m'intéresse. Cependant, je ne compte pas croupir dans cette ville. Pour toute capitale qu'elle est, elle m'étouffe et me tue. J'ai besoin d'air, d'espace, d'aventure.
Folwen me sourit.
- Et bien, tu es une jeune fille ambitieuse. Si j'ai bien compris, tu acceptes mon offre le temps de trouver le moyen de quitter cette ville ?
- Parfaitement. Je tentai de rendre ma voix sure et imposante, mais elle me parut ridicule, et Folwen sourit de plus belle ;
- Alors, voilà ce que je te propose. Tu travailles pour moi pendant un temps que je juge nécessaire. Ne t'inquiètes pas, ça ne dépassera pas les deux ans, et encore, je pense qu'un an sera largement suffisant. Puis, je te fournirai une carte du monde, un cheval, un arc et une épée. Et tu pourras voyager. C'est d'accord ?
- Oui ! Malgré moi, j'avais hurlé. Cet homme était une aubaine pour moi, il me proposait un moyen de fuir mes démons, tout en me logeant.
- Alors c'est d'accord. Il me tendit sa grande main. Tu dormiras dans ma chambre, tu verras, elle n'est pas bien grande et luxueuse, mais le lit, même s'il n'en a pas l'air, est bon et on y dort bien.
Je protestai un peu, mais au final, Folwen réussit à me convaincre. Je lui posai une dernière question tout en lui serrant la main.
- Comment dois-je vous appeler ? Maître Folwen ? Monsieur ?
- Folwen, simplement, et tutoies moi aussi. Je préfère.
- Bien.
Folwen me laissa ma journée, tout en m'ordonnant de rentrer pour la tombée de la nuit. J'étais encore tourmentée par mon crime, et je profitai de mon excursion pour récupérer mes maigres économies dans mon étable. La soirée avec mon hôte se déroule dans une bonne humeur apparente, il m'expliqua son métier, qui il était, et tout ça tout en souriant. Pourtant, je pris congé tôt. J'étais exténué, autant physiquement que mentalement, et j'étais incapable de suivre le fil de la discussion.
Comme promis, la chambre était petite. Le lit occupait presque tout l'espace. Le mur était percé par une fenêtre aux volets fermer tandis que sur une sorte de table de nuit, trônait une vasque pour me laver. Sur le lit, je trouvai un ensemble de vêtements à ma taille. Le pantalon était d'une toile souple et résistante, je l'enfilai. Il m’aillait parfaitement, comme la tunique d'un bleu obscur. Je me glissai dans le lit. Apparemment, Folwen était décidé à s'occuper de moi … Peut-être allais-je retrouver la paix ?
Chapitre 5
- Spoiler:
Plusieurs semaines avaient passées. Agréables. Je me levais tard, parlait tard dans la nuit avec Folwen. Il me racontait tantôt l'histoire du pays, tantôt des fables, il parlait de son métier, des hommes et des femmes d'origines inconnues qu'il croisait. Le seul sujet qu'il refusait d'abordé était la Guilde. Il disait ne pas la connaître, mais je savais qu'il mentait.
Dans la journée , je vagabondais à travers Dreva, et j'en profitai pour mieux me renseigner sur la ville. J’appris qu'elle était la capitale du pays, et qu'elle était située à l'ouest du pays, dans la plaine du Gualdar, un fleuve prenant sa source dans les monts Vierra et se jetant dans la Mer sans fin et passant à l'est de la ville. C'est d'ailleurs sur ce fleuve que se dressait le port.
La ville était divisée en 5 parties distinctes : Le quartier des artisans à l'est, celui des commerçant à l'ouest. Notre maisons étant situé entre les deux. Au sud du quartier des commerçants, séparés de la ville par le marché, se dressait le quartier pauvre. Le coins le plus dangereux de Dreva, avec le port au sud-est de la ville. Au centre de la cité se dressait le palais royal, d'où le roi dirigeait la ville et le pays, depuis un bâtiments qui ressemblait à une petite ville. A chaque angles du palais se dressait une tour d'or et d'argent qui pointait sa flèche vers le ciel, tandis qu'après un jardin entretenu jours et nuit, et vert en toute saisons, le roi affichait sa richesse avec des murs arrondis et faits de matériaux précieux, le tout était couronné par une coupole d'un blanc parfait, comme si la neige venait d'y tombé et était encore vierge. C'était un endroit inconnu pour moi, le peuple n'avait pas le droit d'y accéder. Mais Folwen m'avait parlé de ses richesses, de ses salons pleins de teintures, de ses meubles de bois rares, de ses lustres de cristal, de ses livres enluminés, car il avait du y entrer pour organiser des expédition. Il avait même négocié avec le roi en personne.
Aujourd'hui, je ne pouvais pas sortir, du moins pas tout de suite, Folwen m'avait demandé de ranger la maison. La tache n'était pas trop compliquées, mais j'étais décidé à bien faire, et alors que la maison était déjà en ordre, je décidai de ranger la commode. Jamais il ne m'avait était interdis de l'ouvrir, mais ce ne m'était pas conseillé non plus, et j'avais préféré m'abstenir jusqu'ici. Mais je n'avais jamais vu Folwen l'ouvrir et j'imaginais un sacré bazar qui méritait bien d'être rangé, ne serait-ce qu'un peu. Le meuble était grand, assez pour que j'ai du travail. Et assez pour y ranger un étuis de soie d'un même bleu que ma tunique. Surprise de trouver un trésors comme ça dans cette commode à priori inutile, je sorti le coffret que j'ouvris. A l'intérieur, enroulé dans un draps, se trouvait un arc. Son bois était sombre. Sur sa surface courraient des sillons dorés, similaires à ceux que l'on trouvait sur mes poignards que je n'abandonnais jamais. L'arme était simple, mais c'était ce qui faisait sa beauté. A côté de lui reposait des flèches tout à fait normal. Cet arc devrait être l'arc que Folwen me donnerait. Je restait longtemps à fixer ces serpents dorés qui m'hypnotisaient. Oui, c'était une pièce magnifique, sûrement unique, et elle serait certainement mienne … Je laissai mes doigts glissés sur le bois polis à la perfection, il était aussi doux que du satin. D'un coup, je refermai ma main près de l’encoche pour les flèches. Je ne savais pas ce que je faisais. Folwen devait rentrer tard ce soir, et je mourrai d'envie de saisir l'arc, et de tirer avec. Curieusement, l'arme n'était pas lourde, et je n’eus aucune difficulté à la porter jusqu'au jardin.
J'étais à une petite distance, vingt mètre tout au plus, de ma cible.
Concentrée.
Mes doigts tendait la corde que je ramenai jusqu'à mon visage. J'essayai d'imiter les archers que j'avais vu lors de fêtes. L'arc près du visage. Les épaules droites.
Je soufflai tout en lâchant la corde. Le trait fusa et rebondit sur le pavé dans la cours. Je poussai un cri, non pas de victoire mais de douleur. La corde m'avait entaillé la joue droite, et un filet de sang coulait de la plaie écarlate. Je n'allai pas pouvoir cacher ça à Folwen. Tant pis. Je trouverai bien une excuse. Pour le moment, j'étais grisé, le sifflement de la flèche, la tension dans la corde, le claquement quand je la lâchai. J'aimais tirer à l'arc et je le fis toute la journée. Mes premières flèches ne touchaient pas leur cible, mais au fur et à mesure, certaines s’enfoncèrent dans le ballot de paille. Je ne touchai jamais son centre, mais je le touchai, et cela me suffisait.
J'armai un énième trait quand j'entendis un bruit venant de la maison, suivit d'un cri :
- Ezia ? Je suis rentré plus tôt que prévu finalement ! Ça te dirait de faire un tours sur le port, un bateau en provenance de la mer sans fin est arrivé !
Je ne répondis pas. Si Folwen me voyait avec son arc, il allait sûrement me sermonner, voir me battre, peut-être me renvoyer.
- Ezia ?
Il renouvela son appel, cette fois avec de l'inquiétude dans la voix.
J'entendais les pas sur le sol. Ses semelles de cuir claqués. Il m'appela de nouveau. Puis, il se retrouva dans le jardin, je le sentais dans mon dos mais je ne me retournai pas. J'avais trop peur de ce que je verrai dans ses yeux. J'attendis quelque secondes. Il ne dit rien. La corde était toujours collée à mon oreille, alors, je décidai de tirer malgré la goutte de sueur qui roulait sur ma tempe. La flèche siffla. Et je me concentrai sur ce bruit qui fut stoppé par un bruit sec. La flèche s'était enfoncée dans la cible, tout juste, mais elle n'était pas tombée.
Derrière moi, Folwen applaudi. Je cru d'abords qu'il se moquait de moi, mais je me retournai doucement tandis que ses mains continuaient de s'entrechoquer. Il ne semblait pas énervé. D'ailleurs, un large sourire ornait son visage.
- Et bien ! Qui l'eut cru ? Tu es une archère ? Tu m'avais caché ça !
Je rougis. Il continua.
- Tu sais que cet arc sera le tien un jour ?
- J'acquiesçai.
Et bien, je vois que tu es plutôt pressée de t'en servir ! Tu sais cet arc à une histoire, comme moi, et comme tout ce qui se trouve dans la commode dans laquelle tu as fouillée.
J'acquiesçai de nouveau, et je rougis de plus belle.
- Donnes moi l'arc.
J’hésitai, ce qui le fit sourire.
- Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas le jeter, montres moi le avec une flèche.
Je lui tendis l'arme, qui saisit avec précaution. Il recula. Il était à plus de 40 mètres de sa cible. Presque dans la maison. Il tira la corde comme si elle n'existait pas. Il visa quelques instant. Je n'eu le temps d'entendre que le claquement de la corde.
La flèche s'était fiché en plein centre du ballot de foin.
Folwen se gratta la nuque et s'approchant de moi.
- Finalement, je n’ai pas trop perdu la main !
Il essuya le sang sur ma jour.
- Ah ? Tu t'es blessées en tirant ? Ne t'inquiètes pas. Moi aussi la première fois, et pourtant, j'étais bien plus âgé que toi. Allez viens, je crois que je te dois quelques explications.
Il m’entraîna dans la maison.
Finalement, il ne m'avait pas hurlé dessus, il avait même parut heureux. Et sa démonstration m'avait bluffée. L'obscurité du salon l'avala et je m'empressai de le suivre. Mais qui était-il vraiment ?
Chapitre 6
- Spoiler:
- Assieds-toi. L'histoire promet d'être longue. Autant que nous soyons à l'aise.
Folwen prit une bougie qu'il alluma, immédiatement, une odeur de sapin se rependit dans la petite pièce, une lueur vint danser sur les murs, la flamme se refléta dans les yeux du maître qui se laissa tomber sur sol. Il croisa les jambes et me fixa.
Je senti qu'il hésitait, qu'il n'avait pas envie de parler mais qu'il allait le faire.
- Avant, sa voix se brisa légèrement, j'étais riche, riche et puissant. Il souffla. Leva les yeux au ciels, rencontra la toiture et les reposa sur moi. Sais-t ce que ça fait de se rendre compte de ce qui nous entoure ? Réellement. Je ne suis pas sur que tu puisses comprendre, car tu n'as pas été dans ma situation. Du jour au lendemain, derrière l'or et les femmes qui m'entouraient, j'ai vu le sang et les cadavres. C'est, je crois, la plus grande chute pour un homme, mais aussi la meilleur chose : ouvrir les yeux et apprendre à voir.
J'étais mercenaire. Mercenaire au Service de roi Silfan. J'étais son favoris, et une des ailes du palais de cette ville m'appartenait. Complètement. Je mangeais avec le roi le soir, je buvais ses meilleurs alcool en sa compagnie, assis dans un fauteuil de velours, devant un feu de bois odorant. Je commandais des centaines d'hommes, et des dizaines de femmes plus belles les unes que les autres m'attendaient au retour de mes missions. Je pensais vivre cela toute ma vie, amasser de l'argent, devenir puissant, et sûrement, quand je n'aurai plus la force de me battre, devenir seigneur d'une des nombreuse grande cités. Mon avenir était tout tracé. Et le monde entier m'enviait. Pourtant, malgré ce futur radieux, mes nuits étaient sans sommeils, et mes jours sombres. Tous les médecins du roi en personne m'avaient auscultés, selon eux, j'étais un mélancolique, et rien ne pouvait me soigner, j'étais un homme dont rien ne pouvait éclairer la vie de façon permanente, et je devais me satisfaire des lueurs éphémères des banquets et des brasier de la guerre. Pourtant, le roi n'abandonnait pas, il pensait que je pourrai guérir, ou plutôt, il m'ordonnait de guérir, car j'étais le meilleurs. Inégalable à l'épée, précis à l'arc, et rapide et mortel au poignard. Je savais enflammer les foules, motivés mes hommes et diriger une armée. Pour cela, je n'avais pas le droit d'être mélancolique, je n'avais pas le droit de me morfondre en public. Le roi aura tout essayé. Et échoué à chaque fois. Ironiquement, je suis sa plus grande victoire, mais aussi sa plus grande défaite. Mais peu-importe, mon passé ne t'intéresse pas, ce qui est important, ce sont les raisons de mon présent.
Le regard de Folwen se perdit un instant parmi les fantômes de son passé, je commençai à comprendre, mais je me taisais, ne voulant pas le forcer.
Tu sais, notre pays ne datent pas d'hier, c'est l'arrière grand-père de notre roi actuel qui a réussi à fédéré de nombreux peuple indépendants, et à les réunir sous le nom de Royaume de Lucia. Cet homme était grand, et ses descendant ont su profiter de sa renommer pour garder le contrôle du pays. Mais malheureusement, la bravoure n'est pas héréditaire, comme l’honnêteté. Et Silfan même s'il est un bon gestionnaire, ne verse pas dans le sociale. Il ne voit que les bénéfices, le reste ne l'intéresse pas. L'argent et sa succession, c'est tout. Sous son air de roi attentionné, il est un tyran qui tue ceux qui le comprennent. Sais tu ce qu'es la semaine Obscure ?
- Oui, enfin je crois … J'hésitai un moment … C'est une bataille qui a duré une semaine, ou l'armée royale a détruit une coalition de brigand.
- Exactement, enfin, ça c'est la version officielle, en réalité, ce n'était pas des voleurs ni des assassins qui ont été tués, mais des hommes et des femmes qui avaient compris, et qui préparaient une révolution. Voilà la vrai nature de notre roi. Durant cette semaine, il a fait brûler des villages entiers, massacrés des femmes et des enfants, des innocents, des fermiers. Je me souviens encore de leurs cris. De l'odeur de la chaire brûlée, ce sont des choses que l'on oublie pas. Jamais. J'ai participé au carnage. J'ai suivi les ordres aveuglement. Puis je suis rentré au palais, les mains tachés de sang. Le sang. Il a tout recouvert, mes idéaux et mes rêves, mes espoirs et mes nuits. J'avais compris, et j'en était malade. Je savais ce qu'il se passait. Je savais qui était notre roi, et j'avais la possibilité de coupé la tête du serpent. J'aurai pu faire passer ça pour un accident, et j'aurais pris sa place, j'aurai essayé de faire de ce pays un pays juste. J'aurais réellement pus. Mais à l'époque, j'étais trop lâche, malgré les atrocités, je continuais à obéir, plus intéressé par mon avancement que par la vie des autres. Mais j'avais compris, ce qu'était le monde, et pourquoi j'étais mélancolique, pourquoi la vie ne m'intéressai plus. Je ne pouvais plus faire marche arrière. Tout cela était une question de temps. Le temps … Il aura régit ma vie. Totalement.
Folwen se tut. Il laissa un long silence flotter entre lui et moi. J'en profitai pour digérer toute les informations. Notre roi était un tyran. L'homme qui m'avait recueilli l'avait servi des années. Il ne me restait plus qu'à savoir comment il était venu à tout plaqué, pour devenir un simple marchand. J'allai poser la question, mais le maître me devança.
- Quelques moi ont passés, j'avais réussi à me convaincre que cela ne changeait rien, peu-importait l'objectif de Silfan, seul l'argent comptait. J'en étais sur. Mais … Il y a eu cette mission. Ma dernière. Je devais m'occuper d'une bande de criminels … Comme pour la semaine Obscure … J'avais avec moi vingts hommes. C'était 20 de trop, j'aurai pu m'en occuper tout seul. Mais le roi refusait que je m'occupe de mes mission seul … Nous étions arrivé au village où ils se terraient.
Folwen fit un bon de plusieurs années dans le temps, et m'entraîna avec lui dans ses souvenirs.
La nuit s'était abattue sur le monde, mais ce monde n'existait plus pour Folwen. Seul importait le village face à lui, Vierra, ainsi que les effluves de sapin et de roches que charriait le vent. Il avait toujours vécu en ville, et il aimait l'odeur de la montagne. Elle l'aidait à se calmer, à se détendre. Pourtant malgré tout, ses mains tremblaient toujours, il avait beau serré le manche de son épée, rien n'y faisait. Les jointures de ses doigts étaient blanches tant il forçait, mais il tremblait encore, comme si quelque chose n'allait pas fonctionner, comme s'il sentait l'échec. Les ordres étaient simple, incendié les maisons pour en aire sortir les habitants, les massacré, rentrer. Le village de Vierra serait ensuite supprimé des archives, les noms de ses habitants seraient effacés des registre, et ce sera comme si cette nuit n'était jamais arrivée. Si simple. Si dur pour les nerfs. Il y avait une centaines de personnes dans le village. Pour une dizaine de criminels dont le mercenaire ne connaissait même pas les actes. A l'aube, il y aurait une centaines de cadavres.
Messieurs, Folwen se tourna vers ses hommes. Il prit le temps de les fixer un à uns. Il ne les connaissait pas et cela l'arrangeait, car ces soldats ne voyaient pas ses tremblement, du moins, ne se rendaient pas compte de son attitude différente et angoissée. Vous savez ce que nous avons à faire. Bonne chance.
Sur ces mots, Folwen talonna son cheval, qui s'élança en hennissant. Il avait une torche à la main, et il la jeta sur le premier toit de chaume qui s'embrasa immédiatement. Affolés par les cris des mercenaires et la chaleur, les villageois sortaient un à un de leur abris. La plus part du temps, ils étaient cueillis par une épée, quand ce n'était pas le cas, ils s’affolaient et hurlaient en tentant de rejoindre une personne chère. Puis, ils étaient fauchés et s'affalaient au sol. Un rictus de douleur sur les lèvres, l'incompréhension dans les yeux.
Bientôt, la fuma recouvrit tout le village, donnant des allures spectrale à la scène. L'ombre des cavaliers, projetée par les flammes se détachait dans le brouillard. Ils formaient avec les villageois un étrange ballais d'ombres chinoises qui dansaient ensemble, avant que l'une d'entre elle tombe et s'éteigne, comme un feu follet.
Folwen suait à grosses gouttes, pourtant, il n'avait pas chaud, c'était autre chose, toujours cette sensation désagréable qui lui collait à la peau. Il finit par s'arrêter dans une partie du village encore intacte. Une femme âgée sortit d'une maison, un bébé dans les bras. Le mercenaire n'eut aucun mal à lire la terreur dans ses yeux. Elle fixa Folwen, et se dernier se ravisa. Non, ce n'était pas de la terreur, mais de la résolution qui faisait briller son regard. Derrière elle, les flammes léchait le ciel, pourtant, posa le poupon à terre, lentement, sans se détacher des yeux de Folwen, elle tira un couteau de cuisine de sa poche. La lame brilla, et la vielle femme se jeta sur le bras droit du roi. Elle n'eut pas le temps de crier, mue par l'instinct de survie, Folwen avait dégainé son épée, et la femme vint s’empaler sur la lame, son corps glissa, jusqu'à la garde, et du sang chaud coula sur les mains du mercenaire. Quand le corps tomba au sol, Folwen ne put lire que de la haine sur le visage du cadavre. Uniquement de la haine.
Au sol, le bébé pleurait, mais le mercenaire lança son cheval au galop pour quitter ce village, les cris de l'enfant lui perçait les tympans, cependant, il fut surpris qu'ils cessent brusquement. Un des soldats avait du passé par là.
Il attendit ses hommes toutes la nuit sur la colline qui devait être leur point de rendez-vous, quand ils furent tous là, il compris immédiatement au sourire béat de certains qu'ils s'étaient amusés avec les femmes avant de les tués. Ces hommes le dégoûtaient, même ses propres mercenaires avaient plus de tenues et ne s'amusaient pas avec leur victimes.
Malgré son envie de vomir, il porta le regard sur les ruines fumante de la ville et hocha la tête. Sans un mot, il s'élança, la mission était un succès. Son dernier.
Une fois rentré à Dreva, il fit un bref rapport de la mission au roi, avant de s'enfermer dans sa chambre.
Allongé sur son lit, il fixait le plafond, le regard perdu dans le vide, les cris du nourrisson résonnaient encore dans sa tête, et il se souvenait parfaitement du regard chargé de mépris de la vielle femme. Il leva les mains au dessus de sa tête. Elles étaient écarlate. Pleine d'un sang qui n'était pas le sien. Il passa plusieurs heures ainsi, tiraillé par les remords, et perdu dans ses pensées. Quand il se leva pour se laisser tomber dans la salle d'eau, dont le baquet était plein, il retira sa ceinture et s'agenouilla au bord de l'eau. Il y trempa la tête avant de dénouer sa ceinture. Deux poignards et une épée tombèrent au sol. Le tranchant des premier était d'un bleu extrêmement clair, presque blanc. La lumière venait s'y refléter, et le visage de Folwen, dur malgré son jeune âge, il n'avait même pas 30 ans, vint s'y refléter. Leur garde était sertie d'un rubis écarlate qui tranchait avec la pâleur des lames. Ces yeux écarlates étaient prolongés par des ailes sculptée dans la même matière que le tranchant de l'arme. Sur les manches du même bleu pâle s'enroulait une spiral dorée. L'épée était assortie, même bleu pâle, même émeraude, même spirale dorée.
Les poignards n'étaient pas souillés, mais l'épée était pleine de sang, et Folwen la plongea dans l'eau, il la frotta, d'abord à main nur, s'entaillant les paumes et rougissant l'eau de son sang, puis avec des brosses et du savon, peu à peu, la lame retrouva sa couleur bleue.
Une fois son travail achevé, le mercenaire se laissa tomber de nouveau sur le lit. Il sombra dans un sommeil sans rêve.
Horreur.
Folwen se releva brusquement, les draps collaient à son torse nu trempé de sueur, il inspira. L'odeur de fumée, acre, mêlée à celle du sang lui emplit les narines. Il regarda ses mains. Elles étaient pleine de sang. Dans sa tête résonnaient des cris d'enfants. Il comprit immédiatement. Il était en train d'halluciner. Le carnage d'hier le rendait fou. Il se lava les mains, mais le sang ne partait pas, malgré le savon, l'odeur continuait à le tourmenter. Il sais une bouteille d'alcool extrêmement fort qu'il renifla. Il toussa, but une grande lampée de la boisson. Immédiatement il se senti réchauffer. Il regarda la bouteille avant de la vider d'une traite. Il s'effondre sur son lit. Il sentait toujours l'odeur de la fumée.
Folwen avait passé plusieurs jours au lit, mais aujourd'hui, il se leva, il prit le temps de se raser, réunit ses affaires les plus importantes, son épée, ses poignards et son arc dans un sac, et ouvrit la porte de sa chambre. Il s'engouffra dans les couloirs, et déposa une lettre sous la porte du bureau royal. Quand Silfan lut la lettre, il était trop tard. Il avait perdu son bras droit.
- C'est ainsi que j'ai renoncé à la gloire et à l'argent, je me suis établi dans cette maison et je suis devenu commerçant. Voilà ma vie. Tu dois me prendre pour un monstre ?
- Non … J'hésitai un instant. Tu aurais été un monstre si vous aviez continué, si vous n'aviez pas ressenti de douleur, pas de regret. Tu n'es pas un monstre.
- Merci …
- C'est moi qui te remercie.
Sur ces mots, je montai dans ma chambre pour me coucher. Avant de m'endormir, je repensais une dernière fois à l'histoire du maître. Ma main effleura la garde de mes poignards. Les même que ceux de Folwen. Je ne croyais pas au hasard, et cette coïncidence était trop énorme pour en entre une. Je n'avais pas la force de réfléchir, mais je me promis de questionner le maître.
Chapitre 7
- Spoiler:
Je cours, je cours encore et toujours, après Sewin, après sa cape brune flottant derrière lui. Je cours après les fantômes de Vierra. Et je cours après le passé. Je cours au devant du futur.
Brusquement mon monde s'effondra. Ma course s’arrêta. Un rayon de soleil vint me caresser la joue, traversant les volet clos, il se posa sur mon visage, et acheva de me réveiller. J'avais rêver. Tout ce que je venais d'apprendre m'était monté à la tête. J'avais besoin de me changer les esprit.
Je m'habillai en vitesse et ouvrit la fenêtre, laissant les odeurs de la ville s'engouffrer dans la chambre. Il était tôt, et le soleil se levait sur le fleuve Gualdar, teintant la ville de la couleur pâle d'un matin de printemps.
J'allai m’entraînait à l'arc toute la journée. Me focaliser sur la flèche. Tout oublier. Me détendre.
Je respirais un grand cou, les effluves de pain chaud firent gargouiller mon ventre. Bon j'allai peut-être déjeuner avant de m’entraîner.
Je descendis les escaliers. Au lieu du silence habituel, ce fut la voix du maître qui me cueilli :
- Bonjour Ezia. Bien dormi ?
- Euh … Oui et toi ?
- J'ai une bonne nouvelle ! Le maître me fit un grand sourire, fière de son idée, fier aussi d'avoir éludé ma question. Tu ne comptes pas rester à Dreva ? Je me trompe ?
- Non … C'est ça.
- Bien, le maître sourit encore plus. Crois-tu qu'une jeune fille comme toi, même si t'es endurcie en vivant dans la rue, réussira à s'en sortir toute seule ?
Je compris immédiatement ce que voulez dire Folwen.
- Vous … Vous voulez dire que vous partirez avec moi ?
- Non ! Ce n'est plus de mon âge, les voyages, la découverte, je laisse ça aux jeunes ! En revanche, je peux t’entraîner. Un éclair de tristesse obscurcit un instant son regard. Je n'ai pas réussi à sauver les enfants de Dreva, mais toi, je peux faire quelque chose pour t'aider. Il sourit de nouveau. Tu es partante ?
- Euh … Je crois … J'avais du mal à réaliser. Je secouai la tête pour me remettre les idées en place.
Folwen entendit les grognement de mon ventre, qu'il tapa doucement :
Avant toute chose je vais m'occuper de lui, je vais te préparer du thé et des tartines, j'ai acheté du beurre.
Il se leva et se rapprocha de notre semblant de cuisine. Je cru l'entendre souffler un merci.
- Bien, maintenant que tu as mangé, on va commencer ton entraînement. Le maître était assis sur une caisse dans la cour et me fixait. Voyager, c'est bien sur savoir se défendre des agresseurs, mais c'est aussi et surtout savoir se défendre de la nature. Un arc, une épée ou des poignards ne te seront d'aucune utilité en plein désert, où face à un orage. En revanche, ils sont le moyen le plus sur de survivre dans une ville. Si j'ai bien compris, tu t'intéresses à la Guilde. D'ailleurs, d'après tes questions tu as … Un compte à régler avec eux. C'est de la pure folie.
- Mais Fo...
- Laisse moi finir, le maître m'interrompit. C'est de la pure folie. Il y a des années de ça, je t'aurais dit que c'est la folie qui créé les héros, que se sont les missions suicides qui rapportent le plus de gloire. Je sais aujourd'hui que c'est faux, ce n'est pas la folie qui fait de quelqu'un un héros, c'est sa volonté, sa lucidité. Mais peut-importe puisque tu n'aspires pas à en être un. Tu dois cependant savoir que vouloir se mesurer à la Guilde, c'est réduite considérablement ses chances de survie. Je ne cherche pas à te dissuader de te battre. Si ce combat est le but de ta vie, alors tu dois t'y préparer. J'ai vu beaucoup de jeune mourir, mais j'en ai vu très peu réaliser leur rêves. Si le tien implique la mort, tant pis, un espoir vaut bien ça. Je m'écarte du sujet. Si tu veux affronter la Guilde, tu vas devoir être capable de voyager, de te défendre, mais aussi et surtout d'avoir du sang froid, de la détermination. Tu vas apprendre à joueur sur leur terrains : les toits et les tours.
Je peux t'apprendre tout ça, parce que je suis monté aussi haut que tous les maîtres de la Guilde. Mais tu devras monté encore plus haut. Quand je suis monté en haut des tours, tu devras monter en haut des montagnes. Quand j'ai visé les étoiles, tu devras les toucher. Tu comprends ? Ta formation va être longue et exigeante. Tu feras tout ce que je te demanderai. Sans poser de question.
- Je suis prête. Je serrai les poing et je soutins le regard du maître, ce dernier fini par détourner et le regard :
- Eh bien ! Je n'aurai jamais cru que je viendrai à former quelqu'un de nouveau ! Bon commençons. La première chose que tu vas travailler c'est ton endurance. Tu vas faire le tour de la ville en courant. En deux heures.
- C'est assez simple comme exercice.
- Tu trouves ? Le maître sourit légèrement. Si tu m'avais laisser finir, tu aurais su que tu allais faire le tour de la ville avec des poids de 5 kilos aux poignets et aux chevilles.
J'étais trop fière pour dire que je ne m'en sentais pas capable, et je tendis les bras au maître qui y attacha des ceintures de plombs. Quand il eut fait de même à mes chevilles, il ouvrit la porte et me lança :
- A dans deux heures !
Je me mis à courir. Les poids me gênaient, mais je réussis à en faire abstraction, mes foulés étaient lourdes, et je ne pouvais pas équilibrer totalement ma course, le plomb à mes poignets m'empêchant de bouger les bras correctement.
Au bout d'une vingtaine de minute, je commençai à faiblir dangereusement. J'avais traversé le quartier des artisans et je longeai le port. J'avais le souffle court, des poings de côté, et je ralentissais de plus en plus. Pourtant, je refusai de m'accorder une pause. Je continuai encore malgré tout, des gouttes de sueur perlaient sur mon front, mon souffle roque ne m'apportait plus assez d'air, et bientôt je tombai à genoux.
Douleur.
Le monde devenait douleur.
Mon cœur battait à cent à l'heure, j'allai exploser. Pourtant, je me relevai. Je tentai de repartir, de me focaliser sur ma course. Un pied devant l'autre … L'un après l'autre. Mais je n'y arrivai pas, je m'assis difficilement contre un mur, le souffle court. Folwen apparut devant moi.
- Ezia ? Ça va ?
- Parfaitement … Je fis un semblant de sourire. Je prend le temps de bronzer un peu … Comme ça, tu auras une chance d'arriver avant moi …
J'étais allongée sur un lit, mon lit. Immédiatement, les souvenirs de ma course me revinrent en mémoire, et je descendis les escaliers quatre à quatre.
Le maître était là, il m'attendait dans le salon,
Folwen ! J'ai beaucoup dormi ? Comment ce fait-il que je sois ici ?
- Qu'elle question ! Le maître pouffa, tu as fini la course, tu es arrivée juste après moi … Et non, il n'est même pas midi , il nous reste encore toute l'après midi. Quoi que tu ne m'as pas l'air vraiment en état …
Je pris le temps de faire un point sur mon état, mes jambes tremblaient, et je n'avais pas de force dans les bras.
- Peut-importe ! On reprend l’entraînement ?
- Pas tout de suite, jeune impatiente ! Je dois te présenter quelqu'un avant. Ne bouge pas.
Le maître disparut dans les escaliers, je l'entendis s'agiter en haut, avant de redescendre, un long coffret de jade et d'ébène dans les mains.
- Ezia, le maître ne souriait pas, il affichait une expression solennelle. Je sais que si tu aspires à quelque chose, c'est à l'ombre, qu'au final, même si le meurtre ne sera pas ton domaine, tu souhaites être une sorte … D'assassin, afin de pouvoir rivaliser avec ceux de la guilde. C'est pour ça que tu possèdes ces poignards. Il désigna les deux lames qui pendaient à ma ceinture. Je n'ai aucun doute à ton sujet, ils seront tes armes de prédilection, ça se voit à ta façon de bouger, de les tenir, tout ton être cri que tu es faite pour l'agilité, la fluidité. Bref tu as tout d'une experte au poignard, et tu en seras une quand j'aurai fini ta formation.
Néanmoins, n'importe qu'elle tueuse ne peut pas se satisfaire de ses couteaux. C'est pourquoi tu as commencé à apprendre le tir à l'arc, de ton plein gré. Je pense que tu as des aptitudes, parce que tu fais ce qui est bon, sans le savoir, tout cela est inné chez toi.
Mais les arcs et les poignards, même s'ils sont mortel, ne suffisent pas, il y a bien d'autres armes, bien d'autre façon de combattre, et un assassin, ne prends pas mal ce terme, je l'utilise au sens noble du terme, au sens du combattant sachant se confondre avec les ombres, de celui qui sait se battre avec sa force mais aussi avec son agilité, celui qui a fait de son corps une arme, pas au sens d'un vulgaire tueur. Un assassin doit donc pouvoir s'adapter à toutes sortes de combat. Voilà donc une épée, je ne sais pas ce que tu vaux avec, mais je vais t'apprendre à t'en servir. Le maître ouvrit le coffret. Cette épée était la mienne. Comme tes poignards, elle est spécial, unique, j'espère que tu en prendras soin, elle t'appartiens, tu possèdes la totalité de ce qui fut mes armes. Mon arc, mes poignard et mon épée.
L'épée que tenais le maître était magnifique, comme mes poignards, sa lame, sa garde et son manche étaient bleu pâle, comme mes poignards, un rubis écarlate était sertie dans la garde en forme d'aile bleutée tandis que le même serpent dorée s'enroulait au tour du manche.
- Me … Merci …
Je regardai fixement l'arme. Au bout de moment je la posai sur la table, avant de faire glisser mes poignards sur ma ceinture. Alors qu'ils étaient sur mes hanches, je les fis passés dans le bas de mon dos, leur manches croisés dépassant, me permettant de les saisir facilement. J'attachais l'épée sur mon flanc gauche, et allait chercher l'arc dans la commode, je le fit passer dans mon dos, avec son carquois. J'étais prête. Le maître n'avait rien dit pendant que j'attachai mes armes ; quand j’eus fini, il me sourit avant de me souffler :
- Je les portais de la même façon.
Je lui rendis son sourire, et je restai un moment, mes yeux plantés dans les siens. Figés dans une discussion mentale. Il me parlait, me confiait sa douleur. Je lui confiais la mienne. Je lui offrais mes rêves et mes espoir, il me tendait la main pour que je les réalise. Il me parlait de sa complicité. Il m'expliquait qu'il serait là pour moi, comme un père. Non pas comme un père. Je venais de naître de nouveau. Et il était mon père. Tout en un regard. Nous avions tout dit, tout compris. Et je le remerciai toujours silencieusement. Les mots, nous n'envions pas besoin, pas pour l'instant, le silence valait tout le discours.
Je mis fin à cet instant en grimpant les escaliers, tout cela n'avait pas duré une minute, mais nous étions désormais lié pour l'éternité. Un père et sa fille.
Dernière édition par Hyksos le Ven 29 Juin 2012 - 18:45, édité 2 fois
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Re: [FANFIC] Ezia Cardin
Voilà la suite que je poste ici car le premier message est déjà surchargé :
Chapitre 8
- Spoiler:
Elle était née chez cette homme, à l'age de 14 ans, et elle allait passer encore deux ans de sa vie avec Folwen. Elle n’avait que de bon souvenir de cette époque, qui avait était la plus fatigante, mais aussi la plus merveilleuse de sa vie. Les souvenirs vinrent la frappé en même temps qu'un spasme lui arracha une larme. Cette dernière roula sur la joue de la jeune femme, et quand elle s'écrasa sur le sol, Ezia était de nouveau perdue dans les souvenirs de son entraînement.
Chapitre 9
- Spoiler:
Le vent soufflait. Mais ses hurlements ne parvenaient pas à me faire bouger. Alors il comprit. Ses cris se firent murmurent, et il m'apporta l'odeur de la mer et de l’ailleurs il tira le soleil vers moi et m'offrit l'aube. Et moi, perchée en haut de la plus haute tour de la ville, debout, les bras écartés. Je respirai. C'était sûrement la dernière fois, que le vent de Dreva m'offrirait quelque chose. Cette idée me fit sourire amèrement …
Je regardai à nouveau au tour de moi. La fumée qui s'échappait du toit des boulangeries et des forges venait se perdre dans la nuit, leur forme spectrale se dissolvant peu à peu dans l'obscurité, rejoignant les nuages et les étoiles.
Quelques commerçants commençaient à étaler leur marchandises devant leur porte tandis que des enfants courraient dans les rues, leur pieds nus claquant sur le pavé, faisant gicler l'eau des flaques qu'avait créé l'orage de cette nuit. Dreva allait me manquer.
Je descendis de mon perchoir. Souplement, sans bruit, mes pieds effleurant à peine la pierre taillé. La tour était haute, mais je fus à sur les toits à ses pieds en quelques secondes. Les tuiles étaient glissante, mais cela ne me gênait pas. Je courrai de maison en maison, me jetant dans le vide comme si je volais. Portée par le vent qui me murmurait toujours à l'oreille, je rejoins la maison de Folwen avant même que le soleil soit complètement levé.
Marcher sur les toits me faisait toujours le même effet. J'étais grisée par la proximité du ciel et des étoiles. J'avais l'impression d'être au dessus des humains. De faire partie du monde, de ne plus être attaché à la vie par mon simple corps mais par tout ce qui m'entourait. Je m'y sentais complète. Achevée.
A l'intérieur, je trouvai mes poids, posés contre la commode. Dix kilos pour chaque bras et chaque jambes.
Je les attachai rapidement, et m'assurant qu'ils étaient bien serrés je sortis dans la rue, et je me lançais dans une course rapide. Le plomb ne me gênait plus, je traversai la ville d'une foulée régulière, le souffle léger. La course était devenue une promenade de santé, un rituel du matin qui me gardait en forme et me purifiait. J'en profitait pour observer les habitants de Dreva. Je venais de dépasser une vielle dame qui portait un panier plein de légumes frais, elle en donna un à un gamin des rues qui lui sourit et le croqua à pleine dents. Peu après cette scène, je passai devant un marchant d'épices. Les effluves alléchants de ses produit venaient caresser les narines des passant qui se retournaient vers cet étale plein de merveilles odorantes. Dreva n'était pas la capitale pour rien. Le jours se faisait à peine, et déjà les rues étaient pleines et animés par une ambiance très étranges, malgré la taille de la ville, les gens s'arrêtaient et prenaient le temps de parler, en mangeant du pain chaud, ou buvant une tasse de thé fumante à l'ombre d'une tonnelle.
Bientôt, l'agitation du quartier des commerçant fit place au silence de la place royal. Je passai devant le palais du roi, et je souris en me rappelant les nuits passées à en escalader les coupoles, tout en fuyant le regard des gardes. Mais les richesses et les dorures firent places aux vieilles tavernes du port, à ses rues crasseuses, et à son quai. Je longeai les grandes caravelles, leurs voiles blanches repliées au tour de leur mat. J'étais fascinée par ces géants de bois qui traversaient les océans à la recherche de trésor, ou pour faire la jonction entre les grandes cités. Bien sur ici, ils étaient sur un fleuve, mais quel fleuve ! Le Gualdar était tellement large qu'on n'en voyait pas l'autre rivage. Au final, sur les quai, on se croyait à la mer, les mouettes tournaient au tour des mats et poussaient de long cri qui insupportaient les armateurs. Je quittai les quai et m'enfonçait dans les quartiers pauvres. J'adorai m'y balader la nuit. Les rues étaient dangereuses, et je m'amusai à glisser entre les doigts d'ivrogne, et à assommer des hommes de la pire espèce. C'était en quelque sorte un moment de détente que je m'accordai alors que je subissais l’entraînement de Folwen. Quoi que taper sur des voleurs pouvait être un peu étrange comme divertissement.
Je fis le tour de la ville en moins d'une heure. Je n'étais même pas essoufflée, je n'avais pas transpiré. A l'intérieur de la maison, Folwen m'attendait. Il me demanda si tout allait bien, si ma course s'était bien passée. Comme à mon habitude je répondis un oui évasif, avant d'aller me laver dans ma chambre. Mais le maître me retint et m'attrapa le poignet.
- Je t'attends sur la petite plage. Dans 2 heures. Sois-prête. Prends ton arc, ton épée et tes poignards.
Il ne me laissa pas le temps de répondre et sorti. Je souris et lançais à la maison déserte :
- Pas de problème ! Ça fait plaisir de voir que mon avis sur la question t'intéresse …
Je montai dans ma chambre pour y prendre mes armes et je redescendis immédiatement. Je choisis d'aller à la plage tout de suite. Je sortis donc de la ville par la porte nord, et je suivis la route qui menait à la grande voie qui suivait le Gualdar. Je quittai bientôt les sentiers battus pour m'enfoncer dans les massif de plantes qui cachaient les bord du fleuve de la vue des voyageurs. Je débouchait sur une plage inconnue de pas mal de monde.
De sable blanc et doux, elle était petite et protégée de la vue du fleuves par une sorte de petit îlot, sorte de crique loin du monde, elle était notre point de rendez-vous au maître et moi, et aussi notre lieu d’entraînement.
Je me dévêtis et plongeai dans l'eau. Elle était plutôt froide pour la saison, nous étions au début du printemps, mais la morsure glacée me fit du bien. Je nageai un petit moment, sentent mes muscles se détendre. Quand je sortis de l'eau je m'entendis sur le sable, laissant le soleil me réchauffer. Je profitai de cet instant et de calme, pour me remémorer les deux années qui venaient de passé.
Le maître m'avait entraîner avec toutes les armes possibles. J'étais devenu une experte aux poignards, l'arc n'avait plus de secret pour moi, je pouvais d'ailleurs toucher une cible à très longue distance, et j'étais plutôt douée avec une épée, même si je n'appréciai pas particulièrement cette arme. A des lieux de la petite fille que j'étais quand le maître m'avait recueilli, j'étais devenu une parfaite assassin. Froide quand il le fallait, souriante et chaleureuse avec mes proches. Je n'étais plus la jeune fille frêle et innocente d'il y a deux ans. Mon corps s'était développer, d'ailleurs, les formes de mes hanches avaient attirés plus d'un ivrognes la nuit, et tous avaient appris à leur dépends qu'ils n'avaient pas sonné à la bonne porte. J'affichai une musculature toute en finesse, et mes prunelles dorées étaient cachés par des mèches blondes qui barraient mon front, tandis qu'une tresse tombait sur ma nuque. Mais tous ces changements ne s'étaient pas fait sans efforts. Je me souvenais encore d'un des enseignements qui avait était le plus dur pour moi :
- Ezia ! Le maître me cherche du regard parmi la foule sur la place royale. Tu vas rester là toute la journée.
- Pourquoi ?
- Ça fait parti de ton entraînement. Je t'ai dis de ne pas poser de question !
- Bien …
- Bon, si tout est entendu, je te laisse, je reviendrai te chercher dans l'après-midi.
Le maître me laissa seule dans la foule. J'étais devant une large estrade de bois, un tronc coupé isolé en son milieu. Je ne savais pas ce qui allait s'y passer, visiblement quelque chose de plutôt malsain, étant donné la tête des hommes au tours de moi. D'ailleurs, il me semblait bien être la seule femme dans l'assemblée. Les regards que les gens portaient sur moi, et les murmures qu'ils échangeaient en me montrant du doigt me rendaient mal à l'aise, mais je fis abstraction de leur présence, bien décidée à obéir au maître.
La foule, agitée par de nombreux murmures et cris se tut quand un homme monta sur l'estrade. Il portait un parchemin sous le bras, qu'il déroula tout en regardant la foule, il fixait les hommes un par un avec l'assurance de ceux qui se sentent supérieure. Quand il me vit, il arqua un sourcil, mais il continua son inspection avant de lancer d'une voix puissante.
Bienvenue ! Les hommes sont bons. Comme notre roi qui s'efforce de les guider sur la voie de la raison et de la paix. Mais certain … Il marqua un temps d'arrêt et reprit. Certains s'écartent du chemin que le roi nous trace. Il décident de suivre l'obscurité plutôt que la lumière, et choisissent la folie à la raison. Ces derniers n'échappent pas aux rois et à ces hommes, qui les traquent sans répit. Je compris où l'homme voulait en venir, et je fermai les yeux en retenant un cri d'effroi. Le héraut continua. Ces criminels, une fois arrêté, sont jugés. Nous sommes ici aujourd'hui pour les exécuter. Vous êtes conviés à observer, afin que la vue de leur visages marqués par l'infamie vous montre à quel point la voie du crime est sombre et malsaine.
L'homme descendit de l'estrade, et un bourreau armé d'une hache prit sa place. Le premier condamné à mort étant un jeune garçon, il aurait pu être mon frère. Il avait les mains attachés dans le dos, et ses yeux bleus étaient éteints. Il regarda la foule afin de trouver du soutient, mais tout le monde baissait les yeux. Contrairement aux dires du héraut, il n'était pas écrit sur le visage innocent du gamin qu'il était un criminel, d'ailleurs, quel crime avait-il commit pour se retrouver ici ? Il avait sûrement du voler quelque chose à la mauvaise personne. Je fus agitée d'un frisson quand je réalisai que j'aurais pu être à sa place.
Le bourreau le fit s'agenouiller et poser la tête sur le tronc. Le garçon essayait de rester fier, de maîtriser ses tremblements, de ne pas hurler. Néanmoins une larme roula sur sa joue avant que la hache tombe. La tête roula. Et le corps se détendit brusquement. Je retins un haut le corps, et je fus envahie par une envie de vomir. Deux hommes dégagèrent le corps et la tête de l'estrade tandis que le sang ruisselait sur le bois. Je fermai les yeux. Pourquoi ? Pourquoi cet enfant était-il mort ? J'étais profondément choquée. On amena d'autres hommes, certains criaient, certains s'agitaient, essayaient de se libérer. Mais tous mourraient. Au fur et à mesure que les têtes tombaient, mon dégoût augmentait. J'avais envie de crier, de sauter au coup du bourreau, de lui planter mes poignards dans le corps, et de lui faire payer ces crimes. Pourquoi des enfants et des hommes ayant volés, ou peut-être même ayant commis des crimes moins grave étaient exécutés, alors que ce meurtrier lui avait le droit de respirer ? Je retenais mes larmes, mais mes mains saignaient tant je serrai les poings, mes ongles s'étaient enfoncés dans mes paumes, pourtant, je ne sentais pas la douleur, j'étais trop tendue, trop choquée pour m'en apercevoir.
Enfin, ce fut le dernier homme qu'on apporta sur l'estrade. Il souriait. Avant de s'agenouiller, il cracha sur les pieds du bourreau et lança à la foule :
- Le spectacle de ma mort vous plaît tant que ça pour que vous soyez attroupés ici ? Si vous aimez le sang vous feriez bien d'aller voir …
L'homme n'eut pas le temps de finir se phrase, le bourreau l'avait frappé dans le ventre, le faisant se plier et tomber à genoux.
Une femme hurla :
- Hyksos ! Non !
Mais le bourreau ne fit pas attention à cette femme qui brassait la foule vers l'estrade. Il ne fit pas attention aux hommes qui s'écartaient pour la laisser passer. Il abattit sa lame. Et Hyksos quitta ce monde. Porté par le cri de cette femme qui était surement ça petite amie :
- Noooon !
Elle tomba à genoux et ce mit à marteler le sol de coups de poing de plus en plus faible, tout en criant d'abord, puis murmurant :
- Non … Non … Non …
Mais la foule ne vint pas la relever, les hommes s'écartèrent et la laissèrent seule sur la place. Seule face au cadavre de son fiancé, à genoux face à cette estrade écarlate.
Je la regardai de là où j'étais, j'avais envie de la rejoindre, de la consoler, mais j'étais paralysée, traumatisée. D'ailleurs, quand Folwen vint me chercher, je lui suivis en silence, traînant les pieds, comme si j'avais laissé une part de mon humanité prêt de cette estrade et de cette jeune veuve.
Une fois dans la maison, le maître m'interrogea :
- Alors ?
Je ne réussis qu' à murmurer :
- Pourquoi … ?
- Pourquoi quoi ? Je levais la tête, et la rebaissait immédiatement après avoir croisé le regard sévère du maître.
- Pourquoi m'avoir fait subir ça ? J'hésitai avant de continuer. Ça ne me servira à rien. C'est du sadisme … Une larme vint s'écraser sur le sol. C'est du sadisme … Tu voulais me faire peur, me voir traumatisée.
Le maître attendit que je continue, quand il vit que rien ne venait, il me gifla. C'était la première et la dernière fois qu'il me frappait.
- Tu crois vraiment ça ? Rappel moi ce que tu veux faire de ta vie ?
- … Me venger de la Guilde …
- Crois-tu que les assassins vont bien sagement attendre que tu viennes, s'excuser,et te laisser repartir .
Je gardai la tête baissée. Une autre larme roula sur ma joue.
- Non …
- La Guilde est une organisation d'assassins ! Dès qu'ils auront comprit que tu leur en veux, tu seras une cible ! Ils essayeront de te tuer, et tu devras te défendre, tu devras les tuer ! Mais cette fois, tu ne seras pas spectatrice,tu seras celle qui abat la hache ! Tu seras celle qui se couvrira les mains de sang ! Tu comprends ?
- Non …
- Tu dois t'endurcir. Je ne te dis pas de prendre du plaisir dans le meurtre. Mais si tu veux attendre ton but, tu dois devenir aussi froide que la glace, tu dois ne plus être affectée par la douleur et la peur. Ni ta propre douleur, ni celle des autres. Tes rêves justifient bien que certaines personnes tombent sous ta lame. Mais tu ne dois pas tomber avec elle. Tu dois être forte, tu dois savoir maîtriser tes sentiments. Tu comprends ?
- Oui …
Le maître n'eut pas l'occasion de continuer, je sorti en courant, je traversai la ville sous la nuit, pour me réfugier dans ma vielle écurie, j'enfonçai la tête dans le foin, et je sanglotai à l’abri du monde. Je m'accordai ma dernière nuit en tant que fillette, après le lendemain, j'aurai assimilé la leçon la plus importante de mon entraînement. Cette nuit là, je versai mes dernières larmes d'enfant. Cette nuit là, j'avais perdu une part de mon humanité, ce qui faisait de moi une assassin. Au sens noble du terme.
J'ouvris les yeux. Ce jours là avait été horrible, mais aussi précieux, il m'avait permis de rester humaine face à la mort, j'étais toujours aussi révoltée par la mort d'innocent, et je n'aimai toujours pas tué, mais je m'étais fait à l'idée. Ma vie ne dépendait de personne, et je ne pouvais pas me permettre d'avoir de pitié si je voulais atteindre les sommets. Me protéger moi même serait déjà assez compliqué pour que je n'ai pas à m'embarrasser de la sécurité du monde en plus.
Je pris le temps de me rhabillé, et je finis d'enfiler ma tunique quand le maître fendit les buissons.
- Déjà là ?
- Il faut croire que Dreva m'ennuyait. Je souris. Et j'avais envie de me baigner.
Folwen me rendit mon sourire :
- C'est notre dernier entraînement. Tu pars demain.
- Je sais …
- Tu sais … Sais-tu où tu vas ?
- Oui .. Je vais remonter le fleuve pour escalader le mont Vierra, je veux aussi visiter le village dont tu m'as parlé.
- C'est un choix. Je vais te faire un cadeau pour cet entraînement.
- Ah … Leque...
Folwen se jeta sur moi, son épée fendit l'air au-dessus de ma tête. Il avait été rapide. Il cassa le poignet et son arme me suivit vers le sol. Il tourna sur lui même, anticipant mon mouvement et me forçant à reculer. Je dégainai mes poignards. Et j'attaquai à mon tour. Je frappai droit devant moi de la main gauche, tout en faisant glissé mon autre main sous la garde de mon adversaire, mais Folwen sourit et se fléchit, frappant de la garde de son épée le poignard qui était destiné à son flanc, tandis qu'il paraît l'autre avec sa lame. Il profita de ma surprise pour m'asséner et un coup de taille, je bloquai avec une de mes lames, mais je n'avais pas assez de force, et je dus me laisser tomber dans le sable et rouler pour me dégager. Je me relevai mais pas assez vite, Folwen avait déjà lancé son épée. Je dus me baisser en arrière, mais la lame me caressa quand même la joue, y ouvrant une entaille de feu.
Le maître recula et éclata de rire alors que je m'offusquai :
- Mais ça va pas ! T'auras pu me tuer !
Devenu sérieux Folwen me fixa avant de souffler :
- Je voulais te montrer que tu as encore des progrès à faire, car te battre contre un professeur est une chose, contre quelqu'un décidé à te tuer en est une autre. Tu vas devoir t’entraîner une fois en voyage. En parlant d'entraînement, sais-tu ce qu'on dit ?
Je fis non de la tête, et le maître enchaîna :
- Quand un professeur fait couler le sang de son élève, c'est qu'il n'est pas bon. C'est pour ça qu'à partir d'aujourd'hui je ne suis plus ton maître.
- Mais … Ma voix se brisa … Tu m'avais dit que …
- Encore une fois tu ne comprends pas, il se frotta la nuque avant de continuer. Ça ne remet pas en cause ce que je t'ai dit. Je reste là pour toi, pour t'héberger, te conseiller, mais désormais je le ferai en tant qu'égal, il n'y aura plus cette relation de maître à élève. C'est plus clair ?
- Je crois … Mais tu resteras toujours le maître pour moi, même si tu ne l'est plus vraiment.
Tout en riant, Folwen me prit dans ses bras, et m’étreignit longtemps sur cette plage, avant de me relâcher, il me souffla un merci à l'oreille.
- C'est notre dernière soirée ensemble, je ne te verrai pas demain, c'est pourquoi je voulais te dire au revoir maintenant. La maison va me paraître bien vide sans toi …
- Tu vas me manquer aussi …
Je suivis le maître pour rentrer à Dreva. Demain. Je partirai. J'étais à la fois heureuse et triste. Mais je devais suivre ma voie. Coûte que coûte.
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Re: [FANFIC] Ezia Cardin
HeHey à toi Hyksos! Ici W0lf Ex! Pfiou! J'ai fais un exploit aujourd'hui! 9 Chapitres à la suite! Mais quand on aime on ne compte pas. J'ai vraiment apprécié ta FanFiction! Et je trouve vraiment dommage que personne d'autres ne l'ai commenté avant moi!
Premièrement je trouve que tu nous offre un bel univers dans cette histoire, tout y est très bien détaillé! J'ai vraiment aimé! Et tu as un style d'écriture que j'aime! Par contre j'ai trouvé quelques fautes d'inattention. Et ton texte est vraiment long, ce qui est bien, donc je pense qu'il serait bien de l'espacer un peu! A part ça je n'ai pas grand chose à dire! A part que tu decris vraiment bien les émotions d'Ezia (Petite référence à notre cher assassin italien?) et j'ai bien aimé ta mort! Oui je sais je suis sadique!
Sur-ce, je te souhaite une bonne continuation!
Premièrement je trouve que tu nous offre un bel univers dans cette histoire, tout y est très bien détaillé! J'ai vraiment aimé! Et tu as un style d'écriture que j'aime! Par contre j'ai trouvé quelques fautes d'inattention. Et ton texte est vraiment long, ce qui est bien, donc je pense qu'il serait bien de l'espacer un peu! A part ça je n'ai pas grand chose à dire! A part que tu decris vraiment bien les émotions d'Ezia (Petite référence à notre cher assassin italien?) et j'ai bien aimé ta mort! Oui je sais je suis sadique!
Sur-ce, je te souhaite une bonne continuation!
Re: [FANFIC] Ezia Cardin
Ah ! Non aucun rapport avec l'autre bouffeur de spaghetti ! Non en fait j'adore ce genre de sonorité en A ... donc Ezia est venu tout seul ... Et ma mort J'voulais me faire un petit clin d'oeil !
En tout cas merci d'avoir pris le temps de me lire ! C'est encourageant de voir que mon travail plait ! Et bravo pour les 9 chapitres en un soir Oo ! ( Le chapitre 10 est écrit, mais je le posterai pas tout de suite, parce que je dois le retravailler ...
En tout cas merci d'avoir pris le temps de me lire ! C'est encourageant de voir que mon travail plait ! Et bravo pour les 9 chapitres en un soir Oo ! ( Le chapitre 10 est écrit, mais je le posterai pas tout de suite, parce que je dois le retravailler ...
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Re: [FANFIC] Ezia Cardin
C'est dingue, mais je vois pas tes posts >< Peut-être bigleux xD
Par exemple, je n'ai vu qu'aujourd'hui ta réponse sur ce topic x)
Enfin bref, j'ai commencé à lire. Après, je ne suis pas trop Fan-fic ni même lecture mais j'aime bien
J'essayerais de lire la suite quand même.
Par exemple, je n'ai vu qu'aujourd'hui ta réponse sur ce topic x)
Enfin bref, j'ai commencé à lire. Après, je ne suis pas trop Fan-fic ni même lecture mais j'aime bien
J'essayerais de lire la suite quand même.
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Re: [FANFIC] Ezia Cardin
Ah oui effectivement x) Je vois pas d'où ça peut venir ... Ton pc doit pas m'aimer x)
Tant mieux si la Fic te plait, mais si t'aimes pas lire, te forces pas hein
Tant mieux si la Fic te plait, mais si t'aimes pas lire, te forces pas hein
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